Sboubablog

Sboublog entre Barcelona y Badalona..

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En liberté conditionnelle en Catalogne puis du côte de Pantruche, après quatre ans et demi à Fleming Mérogis (91)...

Tuesday, December 27, 2005

Version française


Préamboule


Son Altesse Lab m'a gentiment refilé le bébé. Il cherchait un stage en duo, avec la Cagouille, mais il n'y avait de place que pour une personne sur ce plan, et il savait que je serais intéressé.

J'ai postulé sans y croire. Le cadre était un peu trop beau pour être vrai : une sorte d'agence de voyage, au soleil, avec une équipe internationale.

L'encart s'adressait à une personne un peu plus âgée que moi, et il était question de faire des choses que je ne connaissais pas vraiment, mais pas loin...

Soucieux de ne pas être mis à l'écart pour si peu, je me suis empressé d'exposer ma très grande motivation, tout en faisant remarquer que si l'on se basait sur la date de mon immaculée conception, j'avais quasiment l'âge requis...

Entretien bigophonique en anglais : j'imagine alors parler à un vieil Hollandais un peu baba-cool sur les bords. Un ex-soixante-huitard venu réchauffer sa carcasse au bord de la mer Méditerranée. Un œil sur les minouches, l'autre sur son verre de margarita.

Son assistante me rappelle dans la foulée pour m'annoncer que ma candidature a été choisie parmi celles de treize postulants (mazette..). Le tout avec un terrible accent espagnol. Raison de plus de se motiver.

C'est quand même pour apprendre cette langue qu'il est question d'aller là-bas (et aussi, mais juste un peu, pour dire au revoir à la douce vie étudiante, sous le soleil exactement).

Les premiers échanges sont positifs. Ces gens doivent avoir bon fond pour accepter de m'embaucher, alors que j'ai à peine trois mots de vocabulaire en espagnol.

Mais la confiance s'effrite pas mal en recevant le contrat, écrit avec les pieds et quelques clauses abusives. Malgré un léger amendement concédé seulement, je me lance en me disant que si les journées ne devaient pas être si joyeuses, on devrait pouvoir se rattraper sur les nuits étoilées...



Premier jour


Je me pointe à l'heure indiquée sur mon contrat. Personne. J'avais pourtant pris soin de repérer les lieux...

Je patiente en me disant que la petite start-up a encore déménagé, que l'on a juste oublié de me prévenir. Je vais juste devoir trouver un moyen de rétablir le contact... j'ai aussi le temps de me dire que l'aventure va peut-être tourner court...

Au bout de trois quarts d'heure, un type assez jeune arrive. Je lui demande s'il travaille là. Il me répond qu'il est le docteur Daniel Schpohn, directeur de la société. Il sourit de ma petite mésaventure et me guide dans son antre commercial.

On se détend...

La veille, j'ai emménagé avec deux Espagnoles et une Argentine, à Badalona. Je pensais que c'était "Badaluna" à ce moment là. D'autres diront "Belladona" par la suite. Sans doute en hommage à une belle Italienne.

L'appartement est immense par rapport à celui que j'ai visité deux jours avant, dans les quartiers nord de la ville. Tout juste bon pour jouer à la dînette, en comparaison. Celui-ci est en dehors de Barcelone, mais le coin est très sympa. La plage est à cinq minutes à pied (sur le chemin de la gare), et ça reste à un quart d'heure en train du centre... il y a des bus la nuit aussi, l'affaire s'annonce donc beaucoup mieux de ce côté-là...



LCN


L'abréviation du nom de la société qui m'accueille est la même que celle utilisée par d'autres pour parler de la mafia (La Cosa Nostra). Drôle de coïncidence...

Comme prévu, il y a un très bon côté, avec la mixité des employés, qui viennent du monde entier, enfin, essentiellement des quatre coins d'Europe, et un peu d'Amérique latine et d'Asie aussi.. on me présente très brièvement le premier jour, je me retrouve donc très vite dans un bureau, prêt à travailler.

Un papier placardé attire mon attention.

Il est écrit dessus que l'on doit éviter de parler avec ses collègues, qu'il est inadmissible de faire du tchat ou encore de consulter ses emails personnels pendant les heures de bureau, bref, que l'on doit se dévouer corps et âme et que tout se passera bien si on est gentil et si l'on ferme bien sa gueule. Je me dis que ce n'est pas sérieux, que c'était juste pour faire bien, un jour, devant des clients ou des investisseurs... mais non, le deuxième jour, Fabiola me fait signer une copie de ce papier. Soucieuse, certainement, de m'ôter le moindre doute...

Je m'étonnais aussi que tout le monde soit si calme, si studieux, pour ne pas dire amorphe...

Ca fait bizarre, après avoir passé du temps dans une boîte où ça gueulait, fumait et picolait à gogo...



Bricolage à tous les étages


Ma chambre, encore en construction. J'ai tenté, avec les moyens du bord, d'élargir quelque peu les perspectives offertes par la photo originale...



Il a fallu que je mine le bureau de clous pour qu'il tienne debout. Il n'arrivait pas à soutenir son propre poids avant... il me manque encore une couette qui devrait arriver d'ici la fin de la semaine et j'aurai quelque chose d'assez correct.

On remarquera les lignes de fuite non parallèles et la machine à laver derrière la fenêtre (elle donne sur une petite cour intérieure dédiée à l'art de la buanderie). Il y a une salle de bain juste à côté de ma chambre, avec encore une petite fenêtre à gros grain, donnant sur l'ascenseur.

Un peu surpris, la première fois, par cette lumière tamisée, glissant silencieusement de bas en haut...



Aubergine à l'espagnolette


Un brin de causette avec Ariane aujourd'hui. Elle s'occupe des clients et des traductions en français... elle m'a froidement confirmé qu'il y a bien une ambiance glaciale en permanence.

Il ne fait vraiment pas chaud en plus, des températures inhabituelles pour la région (l'isolation n'est pas prévue pour et le chauffage est très insuffisant).. je ne désespère pas malgré tout de voir un putain de bordel ici par moments, entre elle et son pote italien (Lucio), Feliks, un Autrichien qui pourrait sortir tout droit d'une teuf sous acides, Anne Floor, une Hollandaise qui semble se la jouer "Kylie Minogue de 20 ans" et surtout le mec en face de moi qui a toujours l'air un peu énervé.

Je suis sûr qu'il a déjà posé des bombes...

Avec ces quelques personnes déjà, et peut-être avec le renfort plus ou moins volontaire de deux ou trois autres, le Polonais qui vient d'arriver comme moi et qui galère lui aussi en espagnol, mon collègue brésilien qui a un petit air de François Morel ou encore les deux filles aux accents espagnols, surtout celle qui ne traîne pas trop avec le boss (Sandra, une vrai crème. L'autre, c'est Fabiola, la femme de l'homme pressé. Elle nous a tous embauchés et se révèlera pire que lui au final)... il y a aussi une Irlandaise et une Allemande, mais elles sont plus discrètes, je ne parle pas de la Japonaise qui est un peu la femme invisible, pour le moment du moins. Qui sait, elle se révelera peut-être sous la forme d'une sorte de yakusa qui pourrait obliger ce satané boss à se lâcher un peu...

En attendant, des soirées s'organisent. Petit à petit, nous passerons une bonne partie de nos week-end ensemble pour certains... de longues longues nuits aussi..



Délire à deux pesetas


Voici le bord de mer à Badalona, la nuit, au moment où je le fréquente le plus... comme je n'emmène pas souvent mon appareil avec moi pour le moment et que je vais avoir du mal à faire une photo correcte d'un paysage de nuit de toutes façons, je me suis dit que j'allais tenter de le dessiner.

Belle preuve d'inconscience.. je montre le résultat malgré tout...



Dans l'espèce de ciel, ce sont des étoiles et non de la neige. Il y a eu quelques flocons ici, mais c'est du pipi de chat par rapport à ce que subissaient les Parisiens au même moment... le petit point rouge n'est pas une planète avec des monstres dessus, mais un avion qui arrive sur Barcelone. La plage est pas mal éclairée. Il reste des coins sombres pour que les gens puissent se peloter en paix, mais cela cause tout de même une certaine de pollution lumineuse. On les voit peut-être un peu moins bien ces étoiles, en réalité..

Il y a des trains qui passent derrière la plage si jamais les touristes s'ennuient, à force de regarder les mouettes et les vagues.

Des palmiers aussi, tout du long. J'ai également représenté le jeu pour les mômes, squatté par des plus grands, le soir. Du côté du béton, il y a un McDo et un Burger King, qui, pudiquement, ne sont pas représentés ici. Les autochtones veulent faire partir toute cette vermine du quartier (une tombola était organisée l'autre jour entre les deux échoppes bariolées, avec un slogan en catalan du genre "Bottons le cul aux fast food et à leur bouffe de merde" !).

Enfin, au fond, des cheminées, posées là par des extra-terrestres paraît-il. Ca cache un peu Barcelone, mais c'est plutôt joli la nuit, avec les lumières rouges, tamisée par les fumées de la zone industrielle. On dirait qu'il y a une sorte de gigantesque panneau solaire, juste devant. Ça m'intrigue, il faudrait que j'aille examiner ça de près un de ces jours.

Je ne suis pas le seul à flâner dans les rues le soir. C'est plus calme sur la plage, la semaine en particulier. Ça fait du bien aussi, après les nuits blanches de Barcelone.



La morale par l'exemple


Si seulement je savais bien dessiner les monstro-plantes...

On m'a appris ce week-end qu'en tant que particule du cosmos, j'avais le droit d'essayer de le représenter sous la forme d'un mandala, un cercle dans lequel tu peux dessiner ce que tu veux, avec de la couleur itou itou.. il y en a des dizaines sur les murs de l'appart d'Erica (ma collègue irlandaise), la plupart viennent d'un livre photocopié qui propose des modèles "pré-dessinés" qu'il suffit de colorier.. mais c'est encore mieux si tu dessines toi-même d'après Alfonso..



Magnéto Serge..

Il paraît qu'il y existe une île, en Grèce, sur laquelle la méditation serait favorisée par le géo-magnétisme. Mon informateur, un hippie grec d'origine suédoise, m'a dit qu'il se souvenait parfaitement de sept ou huit de ses rêves lorsqu'il dormait sur cette île, bien plus que le reste du temps... il m'a aussi confié qu'il était interdit d'y passer la nuit.. je me demande s'il se cache le soir quand le marchand de sable vient évacuer l'îlot... il a ensuite commencé à se rapprocher de moi et à me parler en me mettant la main sur la cuisse. Comme je n'avais pas envie d'expérimenter le pouvoir géo-magnétique du barbu, je me suis esquivé en allant me réfugier auprès d'un groupe de jeunes filles parmi lesquelles se trouvait Claudia, une collègue de Cologne (pas qu'elle se parfume trop, elle vient vraiment de Köln..).



La chaglatte sur un toit brûlant...

Elle m'a raconté une histoire amusante aussi. Apparemment, il faudrait que l'on squatte sur le toit de son immeuble (qui est accessible à tous les locataires mais assez peu utilisé). Elle parlait même de cuisiner des gâteaux de l'espace pour profiter encore mieux des lieux (je pensais qu'une plage ou un truc dans le genre serait un endroit moins dangereux pour de telles expérience, mais il faut vraiment le vouloir pour tomber de ce toit d'après elle..). Bref, elle me dit ensuite que sa colocataire espagnole a organisé un dîner sur ce toit récemment, et qu'il était complètement partie en sucette, enfin, en partie fine pour dire les choses clairement (idée au demeurant assez choquante pour ma collègue)... il y aurait donc de vraies bacchanales improvisées certains soirs sur les toits de Barcelone...



L'alcoolisme ruine la santé et amène la misère dans la maison...

On est passé dans un bar belge où se trouvaient de magnifiques affiches, on a perdu beaucoup de monde quand il a été question d'aller encore ailleurs. J'aurais peut-être dû prendre le chemin du retour à ce moment là moi aussi. Après une longue marche, nous nous sommes retrouvés dans une vraie discothèque bien comme il faut, de quoi vous faire regretter les booms et la dance music.. l'expérience aurait peut-être été amusante plus de cinq minutes si la fatigue n'avait pas commencé à se faire sentir aussi durement.. paies ton retour à la rame ensuite...



Vous vous croyez dans un atelier ?


Vous déconnez trop les jeunes, là. Croire que parce que vous faites un stage, vous allez progresser et être considérés autrement que comme de la main d'oeuvre extrêment bon marché... il faut vraiment être naïf et ne pas vous étonner si on vous exploite à mort ensuite...

C'est pas normal ? Mais rentrez chez vous si vous n'êtes pas contents, on a des dizaines de CV en attente, c'est pas vos jérémiade qui vont nous empêcher de faire du pognon sur le dos des stagiaires quand même ! Si vous pensz qu'on n'a que ça à faire, vous écouter pleurnicher...

Qui a dit qu'on n'abusait pas qu'avec les stagiaires ? Vous croyez qu'on va se les payer comment, la villa sur une île, en plus de notre appart' face à la mer, et le voilier pour faire la liaison, hein ?

Alors vous fermez vos gueules, et vous nous laissez chronométrer votre vitesse de traduction pour instaurer une compétition honnête et stimulante. Pareil pour les affaires traitées et toute votre putain de productivité. Et toi, au fond, qui hoche la tête, tu viendras me voir à la fin de la réunion ! Qu'est ce que c'est que ces manières... tu sera privé de tickets restos jusqu'à la fin du mois ! Tu n'auras plus de quoi te payer à manger du coup ? Je ne veux pas le savoir...

Et vous me nettoyez un peu cette porcherie aussi, c'est vrai quoi, c'est pas parce que l'on ne fait pas venir la femme de ménage suffisamment souvent que vous ne devez pas passer un petit coup à sa place de temps en temps... merde, mais qui m'a fichu de pareilles feignasses... il va encore me falloir une bonne matinée de shopping pour m'en remettre...


Ahhhh, Fabiel et Daniola, sortez de mon corps !!!



Orient Express


J'ai failli suivre mon premier cours d'espagnol aujourd'hui. Dans une petite classe, blindée de Chinois. Enfin, surtout de Chinoises. Ma voisine, très bavarde, me présente à toute la classe une fois que j'ai écrit mon nom sur un papier pour l'aider à le prononcer. Je ne me rappelle plus bien du sien, elle me l'a juste dit, quelque chose comme San Ua... son amie s'appelait Yun Yun, enfin, c'est la transcription qu'elle a fait pour que je puisse le dire. Certains élèves avaient l'air d'être en famille, notamment une ou deux gamines de douze ans qui semblaient accompagner leurs mamans.

La plupart ont la quarantaine, tout comme San Ua qui me dit avoir vécu deux ans à Paris. Je ne sais pas ce qu'elle y a fait, mais ce n'était pas spécialement pour apprendre la langue je crois. Elle essayait de m'expliquer des choses par rapport à la Tour Eiffel (dont elle m'a demandé le nom plusieurs fois à l'aide de grands signes, je ne sais pas si ses employeurs la laissaient souvent voir le jour..). Son accent espagnol était assez inhabituel pour moi, mais elle était tellement motivée qu'elle arrivait à se faire comprendre...

Le prof est arrivé. Il a fait l'appel, et devant le nombre d'absents, je me suis demandé comment ils se débrouillaient si tout le monde était là certains jours (quarante dans une classe de 15 m², ça ne doit pas être la fête du slip..).

Il m'a interrogé un peu, pour essayer de comprendre comment j'avais atterri là, avant de me conseiller de revenir au cours du lendemain, fréquenté par plus d'européens. Les problèmes rencontrés avec l'espagnol ne sont pas les mêmes selon les langues natales, et il disait que j'allais mieux progresser dans une classe avec des collègues dont les idiomes sont plus proches du mien.. on verra bien, mais j'étais un peu triste de partir si vite, alors que je me voyais sur le point de m'intégrer à la communauté chinoise de la ville.. impatient de me retrouver certains soirs, après les cours, à écouter des mystères d'Orient en mangeant du canard laqué dans de petites arrières-salles parfumées à l'encens...

J'ai tenté de me remonter le moral en croquant un chinois ensuite, mais j'étais revenu en Occident entre temps, et ça n'avait plus du tout le même goût...



La vie devant soi


Le soleil reprend ses droits, et les journées passent de plus en plus vite. On essaie d'allonger les pauses du midi, dans les parcs, sur les marches d'une église donnant sur une place très agréable... ou encore en terrasse, ou au fond de petits restos super accueillants. Là encore, ça papote dans toutes les langues... l'équipe change, mais ceux qui sont encore dans le coin viennent nous dire bonjour parfois, au cours de ces pauses salvatrices. On se voit le soir sinon...

Il y a même un ou deux week-end passés tous ensemble. Le premier se déroule très tranquillement, du côté de Pineda del Mar. Nous suivons une ligne de chemin de fer collée à une mer qui n'arrête pas de scintiller. C'est un moment à part : on est en vacances, tout en se sentant un peu à la maison. Les touristes sont plus rares qu'en ville, et ça fait du bien. Le soir, on chuchote dans les tentes, pour ne pas troubler le flux et le reflux des vagues toutes proches. L'ambiance détestable de l'agence est restée à Barcelone avec tous nos ennuis...

Le second week-end, organisé par notre très cher employeur, aurait pu mal se terminer, mais nous en garderons quand même un bon souvenir.

C'est aussi une période propice à d'étranges songes...



Nouveau texte seulement


Dernière journée d'Ariane. Rendez-vous à 21h30 au Théâtre, un bar proche du boulot, avec un grand patio où l'on boit de la bière bon marché. Des odeurs de chichon encensent en partie les lieux.

On se pose juste à côté finalement, un endroit moins fréquenté, avec un serveur qui nous connaît. C'est le retour de Marcin (parti depuis une semaine à l'amiable), accompagné de sa dulcinée, Alessandra, l'Italienne qui a remplacé Lucio chez les Thénardiers.

Alice, qui prend le fil d'Ariane, est aussi de la partie. Quelques Italiens complètent le tableau...

On enchaîne deux-trois bières et une tentative d'explication du terme "humusexuel" tout en grignotant des tapas homonymes du milieu, sans oublier de prendre des nouvelles du déserteur.. on se donne des rendez-vous tout en faisant le point sur cette équipe qui change.. deux sets, et c'est déjà l'heure de rentrer (dernier train à minuit). La plage et ses bancs éclairés permettent des prolongations imaginaires dans mon cahier d'écolier.

Un tout petit détail en chemin m'a ramené à un autre soir où j'avais gentiment halluciné...


Deux demoiselles passent devant moi pour monter dans le train. Je dis demoiselles parce qu'il y en a une qui a un joli minois, pas trop candide pour autant, enfin, une fille pas mal du tout. Sa copine évoque plus la gagnante d'un concours de Miss Poufiasse (je n'aime pas du tout sa bouche, sans doute à cause d'un piercing disgracieux à l'ourlet de ses lèvres).

Le train démarre, et je fais un blocage en saisissant au vol la migration des deux tourterelles vers les toilettes. Mon imagination ne fait qu'un bond.

Il y en a une sur les genoux de l'autre, elles s'embrassent tendrement, tout en caresses..

Il faut penser à autre chose. Mon collègue poseur de bombe qui rote bruyamment par exemple. Un jour, il va nous tuer avec son haleine de chacal.

Il y a du mouvement du côté des gogues. Je relève la tête. Un homme, la cinquantaine décente, père de famille sans reproche, entre. Il ressort rapidement, comme s'il n'était pas tranquille. Il n'a pas l'air troublé outre mesure pour autant. C'est quelque chose de courant, par ici ?

Elles l'ont sans doute ignoré, et dès sa sortie, elles ont commencé à se déshabiller, tout doucement. Elles connaissent parfaitement le sens du mot langueur.

Il me faut une autre image, pour arrêter de m'enflammer.

La vieille femme de ménage ! On dirait une caricature de dessin animé. Il faut la voir passer les lavabos à la scie circulaire, ça brille comme jamais ensuite... fini le calcaire...

Dans les toilettes, il y a de la buée sur les vitres, les soupirs montent...

Impossible de se retenir plus longtemps, je me téléporte, mon pied pousse lentement la fine couche de plastok qui les protégeait encore des curieux...

Il n'y a personne. Lorsqu'elles ont ouvert la porte, j'ai détourné la tête pour chasser le fantasme qui naissait au fond de ma caboche. Elles ont seulement jeté un coup d'oeil avant de passer le sas.

A travers la vitre, je les vois dans l'autre wagon, indifférentes.

Et j'entends le rire de dindon de mon deuxième collègue de bureau, comme dans les moments où il perd son sang-froid. Il se met alors à dodeliner de la tête, comme s'il cherchait à remettre son cerveau en place. Il me nargue, lui qui d'habitude me demande des conseils pour parler aux filles sans les effrayer...


Ce soir, c'est moins dans ma tête que l'histoire se passe. Une nana mange des graines de tournesol en semant les copeaux autour d'elle. La porte des toilettes s'ouvre. Elle rejoint quelqu'un à l'intérieur.

Ca se passe pour de vrai ce coup-ci.

Ils vont jouer à la bête à deux dos, et le chuintement de leurs mouvements se confondra avec celui du train sur les rails ! C'est une histoire de schnouf sinon, je ne vois pas d'autres raisons de s'enfermer à deux dans les toilettes pourries d'un pseudo-RER.

Quelques minutes plus tard, elle ressort en se frottant les narines. Un rail de colombienne suivi d'un baiser fougueux ? Son complice sort également. Ils filent tandis que je me dis que je ne ferai sans doute jamais cette expérience. De peur de ne plus être en état de la raconter après ?

Les vagues calment le jeu, et je prends le temps d'écrire tout ça dans mon petit cahier à spirales avant d'aller cuver dans mon pieu.



Surrealistic pillow ?


Il fait drôlement chaud d'un seul coup. On dirait que ma couette et mes oreillers me jettent littéralement hors de ma chambre.

Un petit papillon blanc sort de mon petit placard perso, dans la cuisine.

L'appartement est vide et je pars à la cueillette, sur la plage.

Des ombres dansent autour de feux follets. Fasciné et un peu inquiet, je m'esquive. Marcin est chez lui quand je sonne à la mini-porte de son immeuble. Il me suit du côté de la Barcelonneta.

Nous éclusons quelques bières en discutant sur un banc. Cela nous permet - sans même nous en rendre compte - d'oublier les fantômes qui passent tout près de nous : des types avec des couteaux à la main, prêts à détrousser le premier touriste égaré. Il y a des groupes de vacanciers aussi, malheureusement... pas toujours très fins, quand ils ne sont pas tout simplement insupportables. Ils pensent que l'on ne comprend pas leur langue et se croient tout permis. Peut-être même qu'ils imaginent que l'on ne les voit pas, ces blaireaux (l'alcool fait vraiment passer en mode con parfois...).

Je suis catapulté dans un taxi. Ariane me parle de rencontres étranges qu'elle a fait le week-end précédent.. j'ai besoin d'air, tout tourne tellement vite... il est question d'une personne qui revient sans cesse et qu'elle aurait étonnamment repéré.. une naine qui boîte.. quand je rouvre les yeux, je suis sur le canapé, une cuvette vide à mes côtés... encore un appart' déserté par ses occupants...

Dehors, la ville aussi est quasiment vide. Il fait toujours nuit. Où sont tous ceux que l'on croise habituellement ? Marcin à nouveau, qui se balade sur les toits, à la recherche de sa belle. Elle est déjà partie pour New-York ? Il y a comme une incohérence, mais cela ne nous empêche pas de continuer à dériver.

Des choses étranges ont lieu, sur la Plaza Catalunya, en contrebas. Quelques cyclistes décrivent des cercles autour de la rosace centrale. Les rares passants font un détour. J'ai bien peur de discerner une tâche de sang qui s'étend au milieu.. et je me retrouve sur la plage, au lever du soleil.. tout semble excessivement réel, le sable me glisse entre les doigts, le clapotis de la mer est tout proche.. encore des gens qui dansent.. un peu flous... enlacés...

Je refais surface. Un malaise. Le vertige apparemment.

Nous redescendons vers Urquinaona pour passer rapidement au bureau. Marcin me dit qu'il a les clés et que l'on va s'y poser deux minutes pour boire un verre d'eau, peut-être trouver quelque chose à manger dans le frigo, des fois que je fasse une petite hypoglycémie.

Feliks fonce sur nous quand nous entrons. Il nous regarde comme si nous étions fous, et nous pousse vigoureusement vers le bureau du fond. Sergio est là aussi. Il a pris la place de Jefferson et travaille avec de petits gestes mécaniques sur une espèce d'horloge électronique. On dirait qu'il dort debout. Feliks nous explique que c'est vraiment le cas, que Fadiole et Baniola se sont lancés dans d'étranges expérimentations à base d'images subliminales. Ils nous les passent quotidiennement sur les écrans. Ceux qui sont suffisamment imprégnés reviennent au milieu de la nuit pour faire des heures supplémentaires. Ils apprennent leurs tâches nocturnes de la même façon, pendant la journée.

Ce que nous dit l'Autrichien sur la fin est assez confus, comme si nous ne pouvions saisir que des bribes de ce qu'il raconte (peut-être qu'il parle un peu allemand et trop rapidement... impossible de comprendre ce qui se cache derrière cette expérience, à long terme... des histoires des prise de pouvoir, pour l'Europe, voire pour le Monde...). Il essaie de nous expliquer ce qu'il prépare pour les délivrer, en agissant discrètement, de l'intérieur. Il faut que nous partions tant que les deux fadas à l'origine de tout ça ne font pas mine de sortir de leur bureau. Avant de passer la porte, nous pouvons voir Erica, au fond, penchée sur un plan, avec une règle et un crayon, Ariane aux prises avec des liasses de billets et des carnets, Lucio en peine à cause d'une caméra miniature à bricoler, Sandra et Rutger sont là aussi, mais je n'ai pas eu le temps de saisir ce qu'ils faisaient. Marcin me dit qu'ils étaient en train de coudre des tissus qui ressemblaient à de la peau. Il a aussi vu Claudia et Anne-Floor dans leur bureau. Il n'en est pas tout à fait sûr, mais il pense avoir vu des armes à leurs côtés.

Nous partons en courant, poursuivis par les dernières paroles de Feliks. "Si vous parlez de tout ça, des pygmés enragés armés de sarbacanes empoisonnées seront envoyés à vos trousses par les deux fous furieux qui contrôlent tout ce bazar..."

Je me réveille une nouvelle fois, dans un train à destination de Blanès. J'ai rêvé tout ça ? La lumière est étrange. Je n'ai jamais suivi cette ligne aussi loin durant la nuit. Est-ce encore un lever de soleil ? Un nouveau crépuscule ?

La rame est vide, mais il y a des tas de gens dehors, en maillot de bain, étranges et immobiles.

Plus tard, je suis de retour à Barcelone. Je reviens de Paris. Je suis dans un bus et j'ai des photos de l'appart de M. entre les mains. Erica m'accueille chez elle. Un de ses amis était là aussi. Il vient de partir, et elle me fait des confidences sur lui.

En français seulement, avec une touchante pudeur.

Les travaux reprennent juste à côté, et des files entières de blattes s'enfuient dans les couloirs, à la recherche d'un immeuble où l'on ne joue pas au marteau piqueur.

Et je crois que c'est là que je me réveille pour de bon. Je suis quelque part en région parisienne, dans des bureaux tout neufs, avec de nouveaux visages autour de moi. Ils essaient de sourire, mais j'ai l'impression qu'ils ont un peu du mal eux aussi, malgré leurs emplois avec des opportunités d'évolution, de possibles augmentations...

Si nous sommes gentils et si nous ne l'ouvrons pas trop...

Tuesday, December 20, 2005

English version

Preambiscle


My friend Lab was looking for something abroad for two people, with the well-named Cagouille. He saw something very interesting on the internet but it was only for one person. He did know I would be interested, and proposed it to me. I applied without believing too much in my chances to get it. The environment was too beautiful to be real: something like a travel agency, with people from all around the world.

The target of the announcement was someone a little bit older than me, able to do things I wasn’t really able to do, but not far...

To have a chance even with those little insignificants details, I told my great motivation by email, pointing in the same time that if you were taking into account the date of my immaculate conception, I had fast the age required...

Despite my low hope, I received quickly a call for a telephonic interview. In my mind, I was talking to an old Dutch guy, a little bit hippie. An ex-activist of the sixties, warming his old carcass on the edge of the Mediterranean See, one eye on the girls, the other one on his glass of Margarita.

It was a big surprise to receive a call from his assistant, two hours later, to let me know I had been chosen. Her Spanish accent was terrible, but it was only another good point... after all, if I was going there, it was first of all to learn this beautiful language (and finish my studies right under the sun, of course...). Those first exchanges did let me in confidence. Those people had to be good: they wanted to hire me even if I didn't speak a word of Castilian or Catalan.

This confidence decreases a lot when I receive the contract, badly written, with abusive clauses. After one or two small changes, well, let’s go... if the days shouldn’t be so happy, I’ll catch up myself with the starred night and the sunny week-ends.



First day


Arrived at the time indicated on my contract, there is nobody (I had taken care to locate the place before). I wait, thinking the small start-up has moved again and nobody told me, asking me how to contact them (cyber-café?)... bad beginning... I’m fast afraid to see the story ended before it begins truly.

After three quarters, a man, quite young, arrives. I ask him if he works for LCN, and he answers me he is the doctor Spohn, director of the company. He smiles and guides me in his commercial cave.

Ok, no problem...

The day before, I started to live with three girls, in Badalona. I though it was “Badaluna” at this time. Some will say “Belladona”, later. Without doubt in homage of a beautiful Italian girl.

The flat is enormous compared to the one I visited two days earlier, in the north quarters of the city (only good to play doll’s tea party in comparison). This one is outside of Barcelona, but the quarter is very sympathetic. The beach is at five minutes by feet (on the way to the train station), and it is still at fifteen minutes from Barcelona (by train)... there are also some night buses, so, the deal looks better on this side...



LCN


I’ll read it only later, but the short name of this company is also the short name used by the FBI to talk of “La Cosa Nostra”. Funny coincidence...

As previewed, there is a very good side, with the employee’s melting pot. Well, they come more from Europe, and also from South America and Asia, but it’s not bad at all, already... I’m quickly introduced and quickly in front of a computer, ready to work!

A paper attracts my attention.

I can read on it that we have to avoid to speak with our colleagues, that it is not acceptable to use the computer for anything personal (mail, chat), during the working time... in short, we have to devote ourselves (body and soul) and everything will be fine (if we are nice and if we shut well our mouths).

First, I think it can not be serious. It has been done, one day, to look fine in front of clients or investors...

The second day, Fabiola asks me to sign it. No doubt after that... and not surprised anymore of the silent and study atmosphere...

Quite strange for me, after a while in a company where people used to talk loud, smoke and have a drink together, as soon as possible...



Bricolage à tous les étages



My room, still in construction. I’ve tried to enlarge the perspectives given by the original picture...



I had to fill the work table with nails to keep it upright (it was too heavy to sustain its own weight before)... I miss the bed linen and I’ll have something good...

You can admire the non parallel fleeing lines and the washing machine behind the window (there is a small place dedicated to the art of wash-house, just there). There is also a bathroom, just behind my room, with a small window on the elevator.

Quite surprising, the first time you see the light, slowly moving up and down...



Aubergine à l'espagnolette



Small talk with Ariane today.

She is in charge of the French clients and translations... she has confirmed me there is a frosty atmosphere all the time. The weather is also really cold, unusual temperatures for the area (the isolation is not adapted and the heating is really insufficient)... I don't despair to see a fucking mess there sometime, between her and her Italian friend (Lucio), Feliks, an Austrian who could come directly out of a rave party, Anne Floor, a Dutch girl who seems to play like a 20 years old "Kylie Minogue", and above all, the guy in front of me. He always looks irritated. I'm sure he has already put bombs somewhere... with those ones already, and maybe also the help (more or less voluntary) of two or three others: the Polish guy who is just arriving, like me, and who seems to have the same difficulties with the Spanish language, my colleague from Brazil, who looks a little like a French comic actor. The two girls with Spanish accents also (except for the one who is always with the boss - Fabiola, maybe worst than him in fact, we will come back on her case later - the other one, Sandra, is one of the nicest person I ever met)... there is also an Irish and a German girl, but they are more discreet, I don't even speak of the Japanese girl, which is like the invisible women, for the moment at least. Who knows, she might have been a yakusa in an earlier life, and she could oblige this damned boss to let us breathe a little...

Meanwhile, parties are organized. After a while, we spend a big part of our week-end together, for some of us.... long long nights too..




Two pesetas' delirium


The Badalona's seaside, the night. At the time I visit it the more, I think... as I don't take too much my camera with me for the moment, I though I could try to draw it (it might also be difficult to make a correct picture of a landscape by night..)..

Without doubt a pretty good proof of utter thoughtlessness.. I show the result even if it's a little bit ridiculous...



In the spacie sky, it's stars and not snow. The small red point is not a planet with monsters above, but a plane arriving at Barcelona. The beach is quite enlightened (even if there are some dark corners where people can paw in peace), so, it makes some lighty pollution. The stars might be less visible in fact, because of this...

There are some trains, passing behind the beach, if the tourists are bored of looking the waves and the seagulls.

Some palm trees too, all along.. you can also see the game for the child (in red), squated by young adults some nights. On the concrete side, there are a McDo and a Burger King, prudishly not representated. The inhabitants want to throw this vermin away (a raffle was organised, one day, between the two shops, with something like "we don't want anymore your junk food !!" as slogan).

In the background, some chimneys, let there by extra-terrestrials, according to some people. Barcelone is just behind, and it's not so ugly during the night, with the red lights. There is also something like a gigantic solar screen there, I should try to examinate this closer, one day, it makes me curious.

I'm not the only one strolling in the streets, until late. It's a little bit more calm on the beach, specially during the week. It's good also, after the long long nights of Barcelona.




La morale par l'exemple


If only I was able to draw well the monster-plants...

I've heard this week-end that - as a cosmos particle - I have the right to try to represent it trough a Mandala, a circle inside of which one can draw what he wants, with colors and so one... there are dozens of Mandala on the walls of Erica's apartment. Most of them are coming from a book of models, on which people have added colors... but it's even better if you draw everything by yourself, according to Alfonso...




Magneto Serge..


Someone also told mee there would be an island, in Greece (not far from Mykonos), where the meditation would be favoured by geo-magnetism. My source, a greek hippy coming from Sweden told me he could rememember perfectly seven or eight dreams when he was sleeping on this island, pretty more than usually, according to him... he told me it was forbidden to spend the night on this island... As I was asking me if he was hiding himself - when they come to evacuate the small island - he began to become closer and to talk to me with his hand on my leg. As I was not motivated to experiment the geo-magnetic power of the bearded, I went refugee myself in a group of girls. Claudia was one of them.



The pussy cat on the burning roof...

She told me a funny story too. She said it would be a good idea to squat on the roof of her building (accessible to all the people living there, but rarely used apparently). She even told about cooking space cakes to enjoy even more the place (I was thinking that a beach or something like that would be more secure for such an experimentation, but it was also really difficult to fall of this roof according to her). Whatever, she told me then her room-mate had organised a diner there recently. The party had completly degenerated, well, it became an orgy to talk crudely (the idea seemed to be shocking for my colleague)... so, real Bacchus parties are improvised sometime on the roofs of Barcelona ?



Alcoolism ruin the health and bring misery in the house...


We passed in a belgian bar where there were beautiful posters. We lost a lot of people when we decided to go to an other place. I should have left then too. After a long walk, we went into a bad discotheque, a place where you could regret the music of your early teenage parties... well, it might have been funny more than a few minutes if the tiredness had not been so strong... hard come back after that..



Where do you think you are?


No, you're disconnected. Believing that because you're making a training period, you might progress and not be considered only as really cheap manpower during all the period... you're really naïve, you shouldn't be surprised to be exploited after that...

Who said it's not normal? You can go back home if you are not happy, we have dozens of people waiting to take your place. Are you pretending not to let us making such a big money on the back of the trainees ? Do you thing we have time to listen to your tears ?

What? We don't do it only for the trainees? How do you think we are going to buy a big house after the big appartment in front of the see, and the sailing boat to make the link?

So shut up and let us time the speed of your translations to set up a honnest and stimulating competition. The same for the bookings and all your fucking productivity. And you, in the back, you'll pick up what you just have vomitted! What are thoses manners... no restaurant tickets for you next month! It means nothing to eat for you at lunch? I don't care...

And wash me a little this pigsty too, it's not because we don't ask the housewife to come often enough that you shouldn't make a little of her work! Fuck, who put me such a lazzy team... I will need a morning of shopping again to recover...



Ahhhh, Fabiel and Daniola, go away from my body !!!



Orient Express



I was close to do my first spanish class today. A small room, full of Chineses (essentially women). My neighbour, very talkative, makes the presentation with all the class as soon as I have written my name on a paper, to help her to pronounce it. I don't remember very well her name, she just told it to me, something like San Ua... a friend of her, Yun Yun (according to the transcription) also tried to make some exchanges... some pupils seemed to be there in family, two or three twelve years old girls with their mum for instance...

Most of them were in the forties, as San Ua. She told me she had lived for two years in Paris. I don't know what she did there exactly, but it was not to learn the language, I think. She tried to explain me things linked to the Eiffel Tower (asking me the name of the monument with big signs.. I don't know if her employers did let her go out often...). Her spanish accent was quite unusual for me, but she was so motivated that she was understandable...

The teacher arrived. He took the register, and in front of the number of missing people, I asked me how they did if some days everybody was there (forty in a 15 m² room, it must not be the underpants party...).

He questionned me a little, to try to understand how I landed there. He said I should come back on the class of the next day, where there was mostly Europeans. The problems you can have with spanish are not the same depending on the native language, and he said I would progress more in a class with colleague who had languages closer to mine... I would see, but I was quite sad to leave so quickly. A few minutes sooner, I was imagining me integrating the Barcelona's chinese community... spending evenings, after the courses, eating Peking duck while listening oriental mysteries in backrooms filled with incense smoke...

After that, I went to a chinese restaurant to try to recover the spirit, but I was back in the West, and it didn't taste as good at all...



The life beyond us


The sun is back, and the day are going faster and faster. We try to strecht out the lunch pauses, in parks, on the stairs of a church, or even in a small restaurant... There again, a nice babble in all the languages... the team changes, but those who are still in Barcelona are coming, sometime to say "hello", during those salvating pauses. We see each others during evening, else...

We even spend one or two week-ends all together. The first one is very "tranquil", around Pineda Del Mar. We follow the railway, sticked to a sparkling see. It's a special moment : we are in holidays, but in the same time, at home. There are few tourists, compared to the city, and we feel better. We whisper in the tents, to avoid to trouble the ebb and flow of the see. The detestable atmosphere of the agency is still in Barcelona, with all our worries...

The second one, organised by our beloved employer, could have been a sad end, but we'll keep a good recovery after all...

It's also a good time to make strange dreams...




New text only


The last day of Ariane. Rendez-vous at 9:30 PM, in a bar close from the office, with a big patio where you can find cheap beer. Cannabis incenses partly the place.

Finaly, we go to another place, in the same street. A place with less people, and a waiter who knows us. It's the come back of Marcin (gone for one week "amicably"). He comes with Alessandra, his darling, the italian girl who replaces Lucio in the Thénardiers' company.

Alice, who takes over from Ariane, is also there. Some Italians complete the troop...

Some beers, a try to explain the term "humusexuel" as we are eating tapas homonym of the medium, without forgeting to take news from the deserter... we also fix rendez-vous for the next evenings, make the point on this changing team... two sets, and it's time to go (last train at midnight). The beach and its benchs permit to make imaginary prolongations in a school notebook.

Just a little detail in the train lead me to think to an other evening. I had then a kind hallucination...


Two young women are coming in the train. One of them has a nice face, not too candid, well, a girl not bad at all. Her friend looks more like the winner of a "Miss bitch contest" (I don't like at all her mouth, without doubt because of an ugly piercing, just upside the hem of her lips).

The train is going on, and I'm suprised to see, in the corner of my eye, the migration of the two turtledoves in the toilets. My imagination is running away.

One is on the knees of the other one, they kiss tenderly each other, in a big caress..

I have to think to anything other. My colleague who puts bombs and who burps loudly for example. One day, he's going to kill all of us, with his jackal breath.

There is some move, on the toilets side. My sleepy head goes up. A man, around fifty years old, decent, father without any reproach, goes inside. He goes out quickly, as if he could not stay. He does not show any trouble. Is it normal, here ?

They must have ignore him, and as soon as he went out, they have begun to undress, very slowly. They know perfectly the sense of the word languor.

I need another idea, to stop to burn my brain. The old housewife, at the office ! She looks like a cartoon caricature. She has to be seen, passing the sink with the circular saw. It shines like never, after that... the end of the hard in the bathrooms...

In the toilets, some condensation is growing on the glasses, sighs are rising...

I can not resist longer, I broadcast myself, my foot pushes slowly the thin couch of plastic still protecting them from the curious...

Nobody. When they opened the door, I turned my head to hunt the fantasm birthing in the fond of my head. They had only a look inside, before to go on the next car. Through the window, I can see them, indifferent.

I can also hear the turkey laugh of my second colleague, in the office. As when he loses his calm, and nods his head as if he was trying to put his brain back in place. He's mocking me, he, who asks me sometime how to speak to the girls without frighten them...


Tonight, it's less in my head. A girl eats sunflowers seeds, and spreads shavings all around her. Someone opens the door of the toilets. She join him inside.

It's real, this time.

They are going to play the two-backs beast, and the hiss of their movement will confond with the movement of the train on the rails ! Else, it's a question of dope, I can not see any other reason to shut yourself together in the toilets of such a train.

Ten minutes later, she goes out, rubbing her nostrils. A rail of Columbian followed by an ardent kiss ? Her accomplice goes out too. They leave and I think I will never have such an experience, affraid, as I can be, of not being there after to tell the story.

The waves calm me down and it helps me to describe all thoses things before to go to sleep.



Surrealistic pillow ?


The temperature went suddenly very high, as if my pillow wanted to push me out of my room. A small white butterfly flies out of my cupboard, in the kitchen. The flat is empty and I go out to pick stars on the beach. Shadows are dancing around will-o'-the-wisp. Fascinated, a little bit anxious too, I rush off to the city. Marcin is in his appartment when I ring at the mini-door of his edifice. He follows me, we are going to the Barcelonneta.

We drink some beer while tchating. It permits us - without even notifying it - to forget the ghosts passing close to us : guys who might have knifes in the hand, ready to rob any lost tourist. Some group of people in holidays too, unfortunatly. Not always very clever, when they are not unbearable. They think they can do whatever they want, as they believe nobody can understand what they say. They might even think we don't see them (alcohol changes people into such idiots sometimes...).

I'm catapulted in a taxi. Ariane is telling me about strange meeting she did the week before.. I need some air, everything is turning so quickly around... a person is coming again and again, she said, a limping dwarf girl.. I wake up on the sofa, a basin beside me... nobody there, once again.

Outside, the city is fast empty, it's still the night. Where are all those we usually cross ? Marcin again, walking on the roofs, seeking his pretty woman. She would already be gone to Nueva York. There is something like an incoherence, but it does not impeach us to continue to roam. We see strange things on the Plaza Catalunya, downside. Cyclists are turning around the rosette in the center. The rare walkers are making a detour. I'm afraid to see some blood on the floor.. and I'm back on the beach, the sun is rising.. things seems to be excessively real, the sand is sliding in my fingers, the lap of the sea is very close, people are dancing together, around...

Wake up, it was a malaise, because of the vertigo, apparently.

We go down on Urquinaona, to pass quickly in the office. Marcin says me he has the keys. He wants to go there to have a rest for two minutes, some water to drink and even something to eat in the fridge for me, in case I need some sugar to feel better.

Feliks charges us when we come in. He looks at us as if we were crazy, and push us vigorously in the computer room. Sergio is there too. He has taken the place of Jefferson and is working quickly on something like an electronic clock. He seems to be sleeping in the same time. Feliks explains us it is really the case. Fadiole and Baniola are making strange experiences with subliminales pictures. They put it on our computer screens during the day, those who are sufficiently impregnated come back in the middle of the night, to make extra hours. Their tasks for the night are also instiled in the same way, during the normal working hours.

The tale of the Austrian is quite confused at the end, as if we could only get scraps of what he says (maybe he's talking a little in german.. no way to understand what is behind this project at the end... stories about taking the power, in Europe, or even in the Wide World...). He tries to explain us what he's preparing to deliver them, acting in a discreet way, from the inside. We have to go when the two monsters are still ploting in their office. Before we leave, we can see Erica, in the back, working on a map, with a ruler and a pencil, Ariane with a lot of money in her hand, and a notebook, Lucio in difficulty, patching a very small video recorder. Sandra and Rutger are also there, but I can not see what they are doing. Marcin says me they were sewing something like skin. He could also see Claudia and Anne-Floor, in their office. He's not sure, but he thinks they had weapons beside them.

We run away, followed by the last sentence of Feliks. "If you talk, furious pygmies with poisoned peashooters will be sent on your heels by the two mad people controlling all this stuff..."

I'm waking up again, in a train going to Blanès. I dreamed all this ? The light is strange, I have never followed this line so far during the night. Is it the rising sun again ? Or the twilight ?

The train is empty, but it's full of people outside, wearing bathing suits, strangely motionless.

Later, I'm back in Barcelona. I made a detour in Paris, I think. I'm in a bus, with pictures of the flat of Mathilde in my hands. Erica is receiving me in her appartment. One of her friends was there, he's gone now. She tells me secrets about him, but in french only, with a touching decency. Big works are beginning in the edifice, lines of cockroaches are fleeing in the corridors, looking for a place where they don't play with pneumatic drills.

And I think it's the time for me to wake up truly. I'm in modern offices, with new faces, trying to smile, but with difficulty, even if we have a good job, with evolving opportunities, possible increasing of salaries.

If we are kind and if we don't open our mouth too much, I guess...